En 1964, le Général de Gaulle choisit la Guyane Française comme site devant accueillir la future base de lancement Française, et en particulier la région de Kourou, parmi 14 recensés depuis 1963 (citons par exemple l’Australie, l’île de Ceylan, le Delta de L’Amazone, Madagascar, les Seychelles, etc) par le Centre National d’Etudes Spatiales (CNES), l’agence spatiale française. Le village de Kourou est ainsi apparu idéal pour accueillir le centre spatial (le futur CSG, qui voit le jour en 1966) car présentant de nombreux avantages dont les principaux sont les suivants :
- Situé près de l’équateur (5.3° de latitude Nord), le lieu permet de bénéficier au maximum de l’effet de fronde dû à la rotation de la terre (complément de vitesse de l’ordre de 460 m/s) ; il présente ainsi un avantage indiscutable pour le lancement, pratiquement sans correction de trajectoire, des satellites en orbite géostationnaire (cas le plus fréquent) ; cela représente un gain de puissance significatif (de l’ordre de 20%), l’économie de carburant ainsi réalisée permettant d’abaisser considérablement le poids total du lanceur et d’augmenter par conséquent sa charge utile.
- Le sous-sol de la région, constitué d’un bouclier granitique datant de l’ère primaire, jouit d’une remarquable stabilité et les tremblements de terre ou éruptions volcaniques sont inconnus dans cette région. Le climat met également la future base de Kourou à l’abri d’accidents climatiques : cyclones ou tornades.
- La large ouverture du site sur la mer (50 km de côtes), autorise une grande amplitude d’axes de lancement aussi bien vers l’Est (satellites géostationnaires) que vers le Nord (satellites polaires), cela sans survol de terres habitées et donc avec des risques minimes pour la population et les biens alentours.
- Il est possible de suivre facilement les lanceurs à l’aide de radars et d’appareils de télémesure situés dans cette zone géographique.
- La stabilité politique : en 1962 la France quitte l’Algérie et puisqu’il faut choisir un théâtre éloigné de l’Hexagone, autant être sûr de son indéfectible attachement à la métropole. La Guyane, par son histoire, semble convenir à merveille et l’analyse s’est avérée pertinente puisque les Guyanais n’ont pas manifesté de réelle volonté de séparatisme, même au plus fort de la vague indépendantiste des années 70.
- La présence d’un port en eaux profondes (le port de Pariacabo) rend le choix du site économiquement avantageux, et la faible démographie ( près de 40 000 habitants autrefois, et environ 150 000 aujourd’hui, pour une superficie de 90 000 km², soit moins d’un habitant au km²) permet au centre spatial de s’étendre sur près de 96 000 hectares.
La conquête de l'espace par l'Etat français commença par une longue traversée du désert. Suite aux accords d'Evian, du 18 mars 1962, déclarant l'indépendance de l'Algérie, la France fut contrainte d'abandonner son pas de tir d'Hammaguir dans le Sahara.
Crée par le gouvernement français en avril 1964 et construit par le centre national d’études spatiales (CNES), le centre spatial guyanais est devenu opérationnel en avril 1968 à l’occasion du tir d’une fusée sonde Véronique.