Pour que la science soit une religion, il faudrait d'abord qu'elle révère un Dieu. Or un Dieu ça échappe à la raison (on y croit, ou on n'y croit pas, mais c'est pas démontrable par les maths, par exemple). Et la science c'est la raison à laquelle rien n'échappe. Son Dieu c'est le pouvoir de la raison (donc de l'homme) de dominer toutes les choses qui lui sont données (l'économie avec les sciences économiques ; la nature avec les sciences physiques ; les neurones avec les sciences neuronales, que sais-je encore).
C'était l'idéal du fondateur du positivisme, Auguste Comte, dans les années 1820. Si la science est une religion alors elle se fonde sur l'espérance que la raison peut tout comprendre et tout expliquer.
De fait tout allait bien pour la religion de la science. Mais elle a sérieusement été remise en cause par les horreurs innommables qu'elle a permises lors de la Seconde Guerre Mondiale : l'arme nucléaire, les camps de la mort ou les expérimentations médicales, tout ça était issu du même Dieu qui avait aidé l'homme à créer la Tour Eiffel, l'avion ou la pénicilline. On s'est rendu compte que notre croyance en la science ne pouvait pas être une religion parce qu'elle pouvait aussi servir un Dieu qui faisait le Mal. Après la seconde guerre mondiale, la science n'est donc plus fiable : on doute de Dieu, càd de la raison (H. Arendt).
On passe alors dans ce cas à la science comme un culte. On révère alors dans la science ses propres croyances : par exemple dans la "science soviétique" sous l'URSS qui ne faisait que servir l'idéologie du parti ou encore aujourd'hui la représentation qu'on se fait du Marché dans la science économique, entité dont on ne sait rien si ce n'est d'après ses propres croyances.